Lullaby Danza Project 2013-2021
Cette appellation franco hispanique a une vocation européenne.
Nous partons de l’idée que la réflexion sur la formation du danseur doit mettre en avant l’expérience singulière de la France de ces 25 dernières années ainsi que celle d’autres pays en Europe (Belgique, Angleterre, Allemagne…).
Ceci nous met en accord avec la diversité des mouvances en cours actuellement, comme la nouvelle danse et la recomposition des danses contemporaines d’Angelin Preljocaj à Boris Charmatz en France, d’Anne Teresa de Keersmaeker au courant de l’improvisation en Belgique, de William Forsythe à Sasha Waltz en Allemagne…
L’apport des savoirs-faire des champs de recherches autour des danses urbaines et la réflexion d’une expression ethnique nous semble également incontournable.
Quel Danseur pour Demain ?
De nos dix années d’expérience et de présence sur le terrain avec les espaces pédagogiques d’entrainement régulier du danseur que nous dirigeons, le temps nous semble venu de formaliser notre savoir et nos compétences.
C’est pourquoi nous mettons en place une formation professionnelle de danse, en réponse aux attentes formulées par de nombreux élèves participant aux trainings d’Alain Gonotey, l’Aquitaine manquant de structures permettant à ses danseurs en création de rester sur la région et de continuer à se former.
Une expérience
Depuis dix ans, la Compagnie Lullaby a développé un espace de training du danseur pour devenir un lieu de formation pour élèves danseurs souhaitant éprouver leur capacité à épouser ce métier. Entre exigence physique, questionnement artistique, remise en cause d’organisation posturale et confrontation à l’exposition nécessaire du danseur, cet espace met en jeu un travail de fond et de création.
Danseur : Emilien Brin, lors du stage de Marielle Morales et Delphine Maurel dans le cadre du Lullaby Danza Project – février 2014 – Photo : AC.Ro
Un constat
Souvent limité à « un emploi », une compétence figée dans l’expression stricte d’une technique et d’un vecteur émotionnel, le métier du danseur s’affirme comme un engagement en l’expression de soi dans sa relation au monde qui prend le pas sur la « mécanique ».
L’engagement est une capacité de point de vue de questionnement sur soi et son environnement, respectueux de diversité et d’engagement critique. Le danseur ne se cantonne pas à l’exercice des disciplines. Pour autant, la responsabilité du danseur est à construire le temps de sa formation : mobilisation d’outils référents à un héritage académique, moderne, post-moderne, étayage des pratiques moins ethno-centrées, culture urbaine, danse ethnique, le tout replacé dans un questionnement contemporain. La responsabilité place le corps comme lieu du discours, faisant ainsi une place aux pratiques théâtrales, circassiennes, et à toutes celles qui choisissent ce vecteur d’expression.
Le profil des aspirants danseurs est varié :
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Certains sont spécialisés dans un genre esthétique marqué et éprouvent le besoin de questionner leur démarche au regard d’une aspiration à une plus grande modernité.
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D’autres, portés par leur curiosité, se sont éparpillés dans diverses expériences enrichissantes mais n’ont pas pris le temps d’aller au bout d’un questionnement, au-delà de la complexité de certaines théories.
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Beaucoup vivent avec des lacunes dans leur cursus, avec des besoins de complémentarité et d’authentification de leur travail au moment de basculer d’une pratique amateur à une pratique professionnelle.
Danseurs : Cindy Villemin et Jérôme Sanson
Une proposition
Nous croyons que la réussite du développement du danseur se construit par l’insistance à digérer certains outils de l’organisation posturale et du champ technique, mais aussi en l’amenant à éprouver différents modes d’adaptation propres à la mise en phase avec la contemporanéité de ce qu’il expose dans sa chair et pas seulement dans ses intentions. Ces rencontres avec des artistes contemporains s’adressent à des publics engagés dans une démarche contemporaine mais aussi à des artistes utilisant leur corps, issus de champs esthétiques aussi différents que le hip hop, le modern jazz, les danses ethniques, le classique, les comédiens, les circassiens, tous désireux d’interroger leurs pratiques.
Public concerné
Sans limite d’âge, la formation est ouverte à celles et ceux qui, ayant une implication dans l’exercice de la danse, une technique de corps ou un engagement artistique avéré, souhaitent éprouver et développer les « outils » professionnels nécessaires à la pratique du métier de danseur.
Nos dix années d’expériences de créations et de formations nous amènent à dégager le profil d’un interprète en danse moderne ancré dans des questionnements relevant de la contemporanéité de son engagement de danseur :
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Solidité, capacité de travail, de transformation physique, technique et sensibilité.
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Questionnement et exposition d’outils et de démarches propres à rencontrer les espaces professionnels de la création.
Nous restons attentifs à plusieurs profils :
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Danseurs issus du système, écoles privées, institutions. Ayant pour besoin de renforcer leurs acquis, développer un potentiel et ouvrir des choix professionnels.
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Danseurs à vocation contemporaine, souhaitant réinterroger les fondamentaux, confronter leur démarche à une réalité de mise en efficacité de leurs outils.
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Danseurs issus de champs d’expressions ethniques (salsa, danse africaine et orientale) et urbaines (hip-hop, performeurs) désireux d’interroger le sens de leur trajectoire et d’étayer leur savoir.
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Tout autre profil témoignant d’un engagement et d’un questionnement sur soi et le monde avec le corps comme vecteur d’expression (sportif, comédien, universitaire, métier engageant le corps, etc.).
Danseuse : Sophie Albrecht