À l’origine, je crois que plusieurs personnes ont pensé à nous en même temps. À travers la formation et la compagnie, on a un positionnement singulier, qui peut sembler circonscrit à un territoire de la recherche, de l’expérimentation et qui parle peut-être à un réseau un peu fermé. Mais on reste très attachés à la dimension de mise en partage notamment autour de projets menés dans le cadre de la politique de la ville ou auprès de publics scolaires.
À une époque où le marché chorégraphique se raréfie pour des raisons économiques, où beaucoup de petites formes sont produites (solo, duo) nous avons pris l’habitude de développer des formes collectives en grands groupes. Nous les traitons dans une modernité, le grand groupe ne suppose pas l’anonymat, l’absence de réflexion sur l’individu.
Je pense donc que l’on a fait appel à nous car nous avons la capacité sur le territoire de fédérer, ce qui n’est pas rien. Et après, il y a une dimension plus accidentelle. Certains opérateurs par responsabilité se sont dits, ce n’est pas pour nous. Ils ont peut-être eu peur de collaborer avec un directeur artistique, Charlie le Mindu et aussi d’avoir à mettre en scène le corps, de manière parfois très sulfureuse, très provocatrice. Je crois que l’on est venu me chercher dans l’idée : toi qui n’a pas peur, vas-y ! C’est émouvant de se dire que c’est à la fois notre compétence et notre audace qui sont reconnues.