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L’intention première de Charlie tournait autour de quelque chose de très lumineux, d’assez vif, quelque chose qui claque,  qui crée une empreinte. Derrière ça, il a évoqué des éléments liés à une culture du corps du mouvement ludique, apparenté aux années disco. Il a choisi une intention graphique héritée du Bauhaus avec ces accessoirisations des corps autour de la figure des monstres. Mais pas des monstres de chair, plutôt une vision un peu mécanisée du corps où l’aspect customisé n’est pas grimé mais vraiment là.

Une fois qu’il a eu posé ça, j’ai proposé aux équipes que l’on réfléchisse à l’idée de travailler sur les tribus de cette période-là, avec un sous-texte sur les contre-cultures : disco, black, gay… Tous ces systèmes de contre-cultures urbaines, qui ont la particularité d’être entrées très vite dans le champ d’un système commercial, alors qu’elles émergeaient d’espaces périphériques, avec un désir d’être aimées alors qu’elles parlaient à des champs culturels restreints et marginalisés.

On m’a autorisé qu’il y ait en sous-texte l’idée de contre-cultures politiques mais qui ne sont jamais dites. Il y a aussi l’idée du détournement, comme à l’époque de la New Wave où des garçons chantaient des chansons tristes sur des musiques gaies comme Depeche Mode et qui invitaient le corps au mouvement. J’ai aussi proposé que l’on rajoute la problématique des geeks, c’est-à-dire de gens qui ne sont pas des sportifs, toutes ces contre-cultures du super héros où l’on sublime, où il y a un discours sur l’individu, sa souffrance, la société, les peurs, le désir de toute puissance mais où le politique est masqué.

Je connais l’engagement de Charlie pour de nombreuses curiosités artistiques et humaines, derrière la thématique flash j’ai lu tous ces éléments là. Le discours des danseurs avec lesquels je travaille sera donc à cet endroit-là. Pour qu’ils puissent défendre ces créatures, il faut qu’ils soient conscients. On travaille sur des textes, des non-dits, des chansons, même si l’on ne réintégrera pas directement ce matériau. Ensuite, on le déclinera autour d’icônes de cette période-là. Toute la difficulté va être de faire exister ce sous-texte là.