L’expression « contemporaine » cherche à se redéfinir dans des territoires oubliés, repenser une nomination et son sens. Comment ne pas être ethno-centré ? Les explorateurs de l’expressivité du corps semblent être pris par l’envie de se perdre.

 

Travail photographique autour d’un lieu et d’une situation de répétition de Manga Diva, avec Nathalie Arquembourg (photographe), Julie Oosthoek (danseuse) et Alain Gonotey (chorégraphe).


 

En danse, diverses démarches en font état :

Les danses ethniques (africaines, flamenca, indienne et quelques autres) aspirent elles aussi à un bouleversement des repères. Elles souhaitent s’émanciper d’une tradition aux vocabulaires codés et standardisés, pour ne garder qu’une énergie qui parle l’expression propre du sujet.

Le raz-de-marée des compagnies de danse hip-hop et l’explosion de la pratique de cette danse, s’expliquent certes par le contexte socio-économique et les choix institutionnels, mais au-delà, c’est aussi la recherche d’un corps qui, tout en revendiquant des signes et des valeurs inscrits dans nos sociétés (la force, la performance, le défi, l’identité tribale), aspire à la distorsion et à la fragmentation, susceptibles de bouleverser ces mêmes valeurs.

Ces différentes manières de se perdre, en transgressant, en détournant ou en critiquant le corps social, relèvent pour nous de l’émergence d’un corps urbain, corps politique, d’une nécessité de questionnement de l’altérité, de se penser non ethno-centré, de renégocier la pensée du corps (plus que de la danse), en relation au sujet au groupe et de redéfinir des modes autres de la « représentation » et de rencontres.

 



 

Les revendications mélodiques et « existentielles » des danses académiques et modernes, les intentions rythmiques et explosives des danses à caractère « pulsionnel » (urbaines, jazz, ethniques), associées aux questionnements « hurlants » de la danse contemporaine, trouvant leur modernité quand on les met en jeu dans un même corps dansant.

Dans cette pluralité de perceptions, une expression contemporaine référente et critique peut naître et servir à la construction du danseur.

Elle existe, consciente des limites et des possibles propres à ces rencontres.

 

a utiliserDanseuse : Sophie Albrecht

 

Recherche d’un travail pédagogique et artistique et création sont mises au service d’une danse d’expression contemporaine critique. Compétences et expérience d’un travail pédagogique et artistique s’associent pour créer les conditions de rencontres possibles entre différents univers culturels et développer les dynamiques qui résultent de la confrontation des motivations et des modes d’expression corporelle de chacun (danseurs professionnels et amateurs).

Il reste à affirmer qu’il existe toujours un espace suffisant pour réinventer des modes d’expression chorégraphiques et des mises en relation avec le plus grand nombre.