Charlie donne des directives d’intentions artistiques, et après il y a plusieurs modes de conception des costumes. D’une part, il y a ceux qu’il va lui-même fabriquer, et d’autre part, ceux que Guillaume et son équipe vont concevoir dans un autre timing. Une des problématiques pour les danseurs libres de leurs mouvements est de se retrouver dans des contraintes liées aux costumes. La première année, l’idée était de travailler sur des talons très hauts. La 2ème année, Bartenev est arrivé avec ses costumes volumineux le week-end d’avant, cette contrainte participe aussi de l’aventure.
Lorsque les costumes sont attribués, on doit gérer des rapports de valeur, de force d’exposition. Certains ont l’impression d’être mieux servis que d’autres. On est sur des problématiques non concurrentielles mais il peut y avoir des désirs plus ou moins exaucés. Même si tout le monde fait l’ouverture, il y en a qui sont devant, d’autres un peu en arrière, rien n’est anodin, ça dit des choses sur certains choix. Il peut y avoir une forme de hiérarchie de visibilité en fonction de l’intention artistique première. Il faut trouver des modes d’être ensemble, de transgression au sein du groupe. Les créatures les plus valorisées ont des moments de danse avec les monstres qui seraient le peuple, on joue sur ces contrastes-là. A toutes les étapes, on veille à ce que le groupe reste en situation d’adhésion, de travail, qu’il ne se démobilise pas.
Avant de rentrer dans l’arène, c’est très émouvant de les voir tous apaisés parce qu’ils sont pris en charge par les maquilleurs, les costumiers. Il y a cette dimension : on va souffrir mais qu’est ce qu’on est beaux ! Ce costume, cette sorte d’armure va nous donner de la force !