Ce stage accueillera 3 anciens élèves de la formation : Magali, Alexandre et Adélaïde. Ils sont interprètes, certains travaillent aussi sur des travaux d’écriture. Ils ont tous pris le temps d’éprouver des méthodologies de travail, de nourrir un questionnement sur leur démarche artistique. Lorsqu’ils sont sur scène, ils posent d’emblée quelque chose de personnel et de singulier qui est de l’ordre d’une manière de bouger, d’être là. Ils viendront travailler en complicité avec nous sur l’idée d’une transmission autour de “quelle est ma danse ?” et d’une nécessité de se reconnecter au mouvement.

Le but sera de partager une pratique qui relève d’une démarche contemporaine, mais autour d’entrées hip-hop et danse ethnique. Ces 3 danseurs sont inscrits dans des champs esthétiques avec des codifications très nommées, mais ils ont pris le temps de vivre un cursus d’artiste contemporain, là où dans la formation certains élèves s’affichent d’emblée comme auteurs contemporains quels que soient leurs soubassements. On est en présence de personnes qui développent une expérimentation qui leur est propre et qui veulent parler à partir d’une entrée liée à leur langage.

Ce stage sera l’occasion d’expérimenter une pratique pour des gens qui n’en ont peut-être jamais eu l’opportunité, et de les amener à s’interroger sur la manière dont ils pourraient eux-mêmes développer leur propre expression. L’idée, ce n’est pas de le faire en mode atelier mais sur l’entrée d’un cours pour être dans l’invitation à la danse. Comment dans l’instant du mouvement, avec les éléments que je donne, le sens que je pose, je peux commencer à m’approprier et à redéfinir “qu’est-ce que danser” pour moi ? Et cela à travers “des typologies qui dansent” parce que souvent dans l’espace contemporain, on travaille sur des démarches/réflexions autour du sujet, du corps mais la question de “qu’est-ce que danser” n’est pas forcément présente. L’idée de danser sera donc centrale car on est dans des danses qui ne peuvent se défaire de cette inscription de l’invitation au mouvement. L’important sera aussi que les personnes présentes puissent se reconnaître quelque part pour trouver des choses d’elles-mêmes dans ce qui sera proposé.

MAGALI
Magali est issue d’une pratique académique, elle a construit sa carrière en allant vers des danses d’expressions urbaines. Elle est plutôt dans la verticalité mais avec une aptitude au renversement. Son corps est parfois vécu comme androgyne, il ne s’inscrit pas que dans les typologies d’un genre masculin/féminin, il est dans une sorte d’entre-deux et c’est intéressant car ça suppose une forme de physicalité particulière.

ADELAÏDE
Avec Adélaïde, on est sur des problématiques de danse en couple et de tout ce qui est lié aux danses latines, au reggaeton… qui renvoient directement à la question du corps pulsionnel, du corps féminin dans ses représentations, ses codifications mais qui ouvrent aussi sur les possibilités de son propre corps comme outil de jeu, de signature à cet endroit-là. Elle travaillera dans la distorsion entre : regardez ce corps comment il est travaillé dans la tradition et les autres possibles de ce corps ethnique lorsqu’il évolue dans l’espace urbain et qu’il est en prise avec la réalité de notre monde.

ALEXANDRE
Alexandre s’inscrit dans une culture hip-hop, il s’est d’abord construit dans sa propre danse et il a fait un cheminement vers la pratique d’une danse académique, d’une réflexion sur les danses urbaines. Il a une dominante verticale et un travail qui interroge l’expressivité presque théâtrale du corps en lui-même.