Alain Gonotey a toujours associé son travail de création à l’accompagnement d’artistes émergents. Depuis la création du centre de formation du danseur Lullaby Danza Project auxquels  collaborent beaucoup d’artistes rencontrés à l’occasion d’accompagnements. Tous les ans, de nouveaux artistes viennent frapper à la porte du monde chorégraphique, l’Année Spéciale a été créée pour les accompagner vers un travail de transition de la recherche à l’affirmation de leur propre langage. Ces dernières années ont vu l’émergence de jeunes artistes sur la scène chorégraphique issu de ce projet : Alexandre Sossah, Naomie Gross, Marvin Clech, Jessica Yactine, Elza Morineau, Yan Albares, Flora Shipper, Samira Beloeil Izem.
Cette soirée du 28 vous propose de rencontrer deux artistes issus de l’Année Spéciale : Meguy Araujo et Cyprien Faini et deux autres artistes qui développent leur propre langage : Magali Ray et Jessica Yactine. Ces quatre artistes sont en urgence chorégraphique. Ils ont faim de rencontres, faim d’exposition et ce soir ils prendront leurs places.Nous avons une pensée pour tous les anciens élèves et artistes complices que nous rencontrons et qui viendront prochainement partager d’autres moments d’exposition avec nous.
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Jeudi 28 juin à 20h00 au Théâtre en miettes – 2, rue du Prêche à Bègles

MEGUY ARAUJO (solo)
Bio. Danseuse, performeuse et parfois chorégraphe, influencée par les jeux du Théâtre, Méguy se forme à la danse contemporaine au sein de Lullaby Danza Project depuis 2015. Curieuse de toutes corporéités, elle va à la rencontre de plusieurs Techniques comme supports de malléabilités, elle fait de la transformation physique son sujet d’études. En parallèle de sa formation Méguy participe à plusieurs projets la mettant parfois en situation de metteuse en scène; nourrie par l’idée que la danse est un Art Total elle fait se rencontrer plusieurs disciplines, du sonore au plastique… à la recherche d’univers.
Note d’intention. J’ai prit un truc, un tout ptit truc puis il a plosé. Une ombre ouverte ; inspirée de notre société moderne.


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CYPRIEN FAINI – zone intermédiaire (solo)
Bio. Cyprien Faini est né le 06 juillet 1989 dans le canton de Fribourg en Suisse. Jusqu’à l’âge adulte il suit ses parents et ses frères et sœurs dans de nombreux voyages et déménagements entre la France, la Suisse et le Chili. Dès l’école obligatoire terminée il part sur son propre chemin, prospecter les différentes cultures et modes de vie qui l’entourent. Un rythme de vie qu’il adoptera pleinement pendant les six années suivantes. Six années durant lesquelles il se spécialisera dans différents domaines. Comme artisan du bois et du cuir, mécanicien vélo et plus spécifiquement comme éducateur spécialisé avec des enfants en situation de handicap. Entre-mêlé à tout ça, Cyprien côtoie l’univers du cirque, puis se forme dans une structure pluridisciplinaire aux arts de la scène. Au fur et à mesure que le temps passe, les événements et les opportunités le pousse toujours plus loin dans l’univers du spectacle. Passionné par le travail du corps il finira par choisir de reprendre une formation de danse à Bordeaux pour 3 ans. C’est dans cette ville qu’il déposera pour la première fois son sac de voyageur pour venir se confronter à la vie des sédentaires. Ici il découvrit le métier de danseur, qu’il finit par embrasser avec passion. A l’heure actuelle, en fin de formation Cyprien se trouve face à un nouveau monde à explorer, une porte grande ouverte sur une étendue infinie.  Il n’y a plus qu’à danser…
Note d’intention. L’errance mène parfois à des zones de grands vides. Des espaces où le temps se suspend dans une distorsion et un allant. L’errance est un voyage discontinu, ponctué de moment de prospection et de moment de dépôt. Elle n’est pas une finitude, elle vient nous nourrir, nous remplir et nous apprendre. L’errance est un laps de temps où s’opère des métamorphoses. Autant sur une vibration interne en constante mutation que sur une vision de l’extérieur, jamais figé. Le pèlerin ne dort pas. Dans cette pérégrination, il vit au travers de cet environnement, et cet environnement est le reflet de sa propre vie à lui. Il accepte de se perdre à l’intérieur, de se redécouvrir, de se créer. L’errance est entière, c’est une quête, c’est une mise à nu. Son esprit à lui est alerte, il s’adapte. Il est aussi sensible aux odeurs, aux textures, aux couleurs et aux souvenirs que tout ça réveille. Rien ne s’arrête, tout est en constante transformation, une mort donne naissance à autre chose. Chaque mouvement laisse une emprunte sur son passage. Chaque créature a sa propre histoire.  Du vide naît l’errance, de l’errance naît la plénitude.
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MAGALI RAY – PRIÈRE (solo)
Danser, jubiler ! …
A travers sa matière de danses plurielles et ses croyances, Magali cherche l’incarnation corporelle de son identité. Dans ce solo, elle utilise Le mouvement comme moyen d’exister, et de chercher à explorer sa propre lumière, la faire grandir, rayonner… la perdre…la retrouver …la propager !”
Prière du corps.
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JESSICA YACTINE – DUMA DJINE (Je ne suis pas une sorcière) – (trio avec Charlotte Devos et Magali Ray)
Bio. Française, d’origine Libano- Russe, je suis née et j’ai grandi au Sénégal. De ce bouillonnement familial, j’hérite d’une richesse des langages des corps qui, dans mon enfance, se télescopent au quotidien. Le Sénégal, berceau de mes premiers éveils sensoriels, à la danse et à la musique, va m’offrir l’occasion de pratiquer le théâtre, de découvrir le chant, et d’avoir un suivi en danse moderne avec Marianne Niox (Rosela Hightower). Entre des études de médecine en France et un retour au Sénégal, la pratique de la Kizomba (« tango africain ») va me reconnecter avec une expression dansée, forte en identité et en rencontres avec l’autre. Je m’initie aux danses traditionnelles cap-verdiennes, aux danses latines, africaines, affirme un corps métissé et pulsionnel… De cette pratique collective, va naître le désir de trouver un langage expressif plus personnel, et de rencontrer des outils de questionner toutes les manières que le vivant offre d’être avec les autres. Pendant plusieurs années, j’entreprends une formation en danse contemporaine, revisite certaines cultures de danses dominantes, m’engage en classique, moderne, danses urbaines, et rencontre l’héritage de la nouvelle danse française, de la modernité américaine, et toutes les formes d’influences expressionnistes. Aussi bien sensible à une danse à caractère mouvementiste, qu’à des démarches de recherches innovantes, je nourrit mon rôle d’interprète dans la quête du mouvement authentique, m’aventure dans une danse à trajectoire bipolaire, jouant constamment entre tiraillement, et ancrage, geste irrésolu et audacieux, créant, dans un flux du déséquilibre, un entre deux, une suspension, où tout me semble possible . Le travail sur « Noir » avec Alain Gonotey (Cie Lullaby), « Rituel » avec Teilo Troncy (Cie Drisse), jusqu’ à la rencontre avec Betty Tchomanga (Cie Lola Gat) reste déterminant dans mon parcours.

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Note d’intention.
 Une friandise, un temple, une arme ? Tantôt Il s’offre, tantôt il semble se confesser …  parfois il parait même s’apprêter pour le ring ! …  Il me parle …  m’appelle … on expose sa chair, on la remue dans tous les sens … Il se tord, convulse, tremble, jubile et se déforme, faisant l’objet d’un spectacle permanent. Au 19ème siècle, On lui découvrait une espèce de théâtralité stupéfiante et excessive  « attitudes passionnelles », « crucifiements », « extases »,  à travers un phénomène que le « regard savant de de l’homme » désignait comme  « l’hystérie féminine»… il allait même jusqu’à s’identifier clandestinement à quelque chose comme un art, tout proche du théâtre ou de la peinture ! Que nous raconte ce corps de femme Aujourd’hui ? Tant dans son quotidien qu’à travers certaines danses qui lui sont réservées … vous savez,  Ces danses dites « Dirty »,  « sales », j’ai même entendu dire « pornographiques » ! Le Leumbeul sénégalais, le Twerk brésilien, le Batuke ou encore la Taraxinia Cabo-verdienne, C’est à cet endroit-là que le corps des femmes manifeste un langage qui m’interpelle le plus … Que dit-il de nos cultures, des regards de nos sociétés ? De ces modes de conditionnements ou Des nécessités d’y échapper ? Avons-nous fini de le mettre en scène à travers cette « danse de la sorcière » ?

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